mardi 5 juillet 2011

La Transhumance

Comme les Pèlerins qui migrent vers Saint Jacques
De longs troupeaux d’ovins estivent après Pâques.


Quand après les muguets, plus ardent, le Soleil
Lassé d’ouvrir, ailleurs, ses aurores fécondes
Vient sortir le Pays de son hiémal sommeil
Pour que s’ouvre l’azur aux légères arondes.

C’est l’heure où les bergers rassemblent leurs troupeaux
Afin de les mener vers de lointains pacages ;
Et quand le chaud suint désertera leurs peaux
Les moutons partiront sans soupirs, sans bagages.

Évitant les cités d’où fuse trop de bruit
Ils se rafraîchiront aux rus à l’onde claire,
Iront en un enclos pour y passer la nuit
Et connaîtront, demain, les conforts de leur aire.

Broutant, selon leur goût, l’œil toujours vers les monts,
Gardés par un berger… qui aboie et qui gronde
Le cheptel, à présent, respire à pleins poumons
Et retrouve, enchanté, sa mangeoire seconde :

Car l’herbe est là : plus verte et plus tendre qu’ailleurs
Et le lait, de ce fait, plus goûteux qu’en plaine
Les fromages, c’est sûr ! N’en seront que meilleurs
Et flatteront, un jour, les tables d’Aquitaine.

Mais quand, dans la forêt, roucoule le ramier,
Que s’embellit le ciel des couleurs de l’Automne :
Est venu le moment… et ce sans larmoyer
Où doit penser le Chef qu’il faut quitter la zone.

Alors… quand, des somment, descendent les ovins :
Sur leurs râbles musclés la laine est bien plus blanche
Et plus allègre, encor, guidée par les airains
La chanson que le pâtre offre aux nues bleu pervenche.

Edouard Dutilh - Autevielle

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