mardi 5 juillet 2011

La douce heure du veau

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Incarnant ça et là la civilisation
Absente. Où des troupeaux une fois l'an se serrent,
Tous dans un même enclos avant leur migration.

Un jeune veau, l'œil léger, et le crin touffu,
Ses pattes découvrant le pré miraculeux,
Court ; il est au milieu du pâturage dru,
Gras dans ce palis vert entouré d'autres bœufs.

Parmi les autres bêtes, il court. Chancelant comme
Le ferait tout petit. Et le soleil l'assomme :
Ô Printemps, rafraichis doucement son émoi.

L'été ne verra pas s'allonger son échine ;
Il court dans les ronciers, sans sentir les épines,
Joyeux. Il sera tué avant la fin du mois.

Florence Bouche - Barinque

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