mardi 5 juillet 2011

En vallée d’Ossau


L’automne annonce la fermeture des cabanes de berger et l’abandon des estives pyrénéennes. Joseph effectue un dernier tour de sa cabane de cap de Pount qu’il ferme soigneusement à clé, sauf la partie refuge laissée accessible au randonneur. Ses moutons ont déjà rejoint le pied du barrage de Bious-Artigue, lieu de rassemblement des troupeaux. Plus de quatre cent têtes aux marques distinctes et multicolores attendent sous la surveillance rapprochée des labrits impatients de mener leurs bêtes une dernière fois. Les bergers repèrent les « meneuses » qui auront le privilège de porter la sonnaille. Les accompagnateurs, béret vissé sur la tête, bâton en main et chasuble fluo sur le dos prennent les dernières consignes. Les chiens aboient, les appels et les sifflets des bergers mettent en branle l’imposant rassemblement, le son des cloches (et du gave) nous accompagnera toute la nuit en vallée d’Ossau. Il est 5 heures du matin, la caravane traverse Laruns endormie (à part le boulanger qui nous régale de ses petits pains tout chauds). Les bêtes broutent les bacs à fleurs sous l’œil amusé des riverains accoudés à la fenêtre pour partager cet événement ancestral. Le jour se lève quand les transhumants arrivent au plateau du Benou. Les bêtes de Joseph sont arrivées à destination, d’autres monteront dans un camion pour rejoindre leur bergerie du Nord Béarn ou des Landes. Déjà, cette riche parenthèse patrimoniale se ferme, la vallée d’Ossau est alors rendue à la circulation automobile.

Didier Filipowiak

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