mardi 5 juillet 2011

L’arrivée dans les estives

Depuis le lever du jour, les bêtes cheminent de village en village faisant sonner leurs clarines comme un appel joyeux… Un au revoir peut-être.
Là, dans la montée, sur le côté droit de la route s’étend le plateau du Benou. Les vaches accélèrent la marche, une excitation les gagne, palpable chez les « meneuses », celles qui marchent en tête. On dirait une course. Qui va entrer la première dans les estives ?
Le chien redouble de vigilance, il encercle au plus serré le troupeau. Sur un ordre bref de son maitre, dans un langage connu d’eux seuls, il entraîne les vaches dans un mouvement semi-circulaire.
Le troupeau quitte alors la route, entre dans l’herbage. Aussitôt, il se défait. Tête haute, naseaux ouverts, frémissantes les bêtes explorent le terrain. Avec détermination elles vont viennent repèrent cet espace inconnu, le parcourant dans tous les sens, humant l’air pur de la montagne, l’atmosphère de liberté. Les jeunes s’autorisent quelques courses désordonnées, quelques ruades dans le vide. On entend parfois un long meuglement. De plaisir ? Toujours dans la fébrilité, continuent ces parcours individuels dans tous les sens pour connaître, apprécier, s’approprier l’espace.
Demi-heure plus tard, les vaches baissent enfin la tête, gourmandes de cette herbe nouvelle, fraîche abondante. Le calme revenu, le troupeau se reconstitue… Pas de temps à perdre !


Josette Lansalot-Matras

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