mardi 5 juillet 2011

Les cinq sens

Dans transhumance, il y a « hum », lou hum comme on dit dans notre Béarn, l'odeur, l'un des 5 sens exaltés par la migration pastorale des vaches.
• l'odorat: c'est le fumet si caractéristique des bêtes qui ont dormi ensemble la nuit précédant le départ, qui ont foulé la paille, écrasé la fougère lui faisant exhaler son parfum âcre de sous-bois. Tout au long du parcours, se répandent les effluves de la sueur des bêtes.
• la vue: comment ne pas s'émouvoir à la vue de toutes ces têtes qui se bousculent derrière la barrière du départ, avec leurs cornes en avant, plates, dressées, en lyre, descendantes, en fuseau, ... .
• l'ouïe: c'est le sens le plus sollicité. Les sonnailles, c'est la symphonie fantastique ! Ce n'est qu'au bout d'une heure de marche que le tempo est enfin harmonisé, quand chaque bête a trouvé son pas, les vieilles devant, les jeunes derrière. Dong-dong, dong-dong, ... le battant frappe au rythme du balancement des têtes, haut et clair dans la plaine, bas et assourdissant à la traversée des villages dont les murs renvoient l'écho jusque dans le cœur.
• le toucher: avec la main, c'est flatter une croupe pour encourager la bête qui peine à monter la côte, caresser le col de celle qui est en tête.
• le goût: c'est le moment privilégié des hommes, quand la cuillère plonge dans la garbure fumante et quand le couteau s'enfonce dans le fromage ... de vache !
François Rebillard - Ledeuix

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