mardi 5 juillet 2011

Histoire des transhumants en 250 mots

Acrostiche de "Nos transhumances millénaires"

NOVEMPOPULANIS, VASCONIE, noms de baptême du peuple originel Pyrénéen,(1)
Oublié de l’Histoire, son sang écrira VERDUN cauchemar lorrain(2).
Son identité, ses mœurs, JULES CESAR, les déclina en latin(3).


Troupeaux d’antiques bovins, ovins et autres caprins, (4)
Rushs des chiens inépuisables, ânes bâtés, suivis des équins(5).
Ancêtres BASQUES, BEARNAIS et CADETS GASCONS sont tous cousins
Nomades; NOS FORS organisaient et dirigeaient cette migration(6)
Sur NOS TRALHES des Pyrénées à la Gironde(7).
HENRI signa « laisser passer » aux chevriers béarnais, par tradition(8)
Un sceau, pour ces laitiers d’un autre monde(9).
Même chose pour les bouviers Béarnais, vieux routiers(10) !
Avec eux s’exportent nos lainages et le béret(11)
Notre couvre-chef devint ainsi la coiffe française.
C’est après tant de services, que les bovins BEARNAIS,
Ecussons vivants depuis GASTON FEBUS et même monnaie(12),
S’approchèrent de l’extinction « merci politique agricole française » (13).



Mais les VASCONS transhument toujours sur leurs mêmes routes(14),
Irréprochable mode de déplacement, véritable Grenelle de l’Environnement.
Les PUMPAK, KÜSKÜLAK, TRÙCS, TRÙCOUS : orchestres du mouvement(15).
L’administration a le bourdon, trop d’animaux sur « ses » routes (16)!
Econome, bio, sera le fromage d’IRATY à l’OSSAU(17)
Nos troupeaux brouteront sans OGM, tout là-haut,
AQUERROS MOUNTANOS ! chanté par un fils de berger à l’ASSEMBLEE(18),
Impeccable moyen d’exprimer sans violence et d’être écouté.
Rêve BASCOBEARNAIS, que nos descendants puissent en route
Entendre les sonnailles réveiller nos villages et en cheminant
Sentir encore mille ans les effluves des troupeaux transhumants(19).



Régis Ousset
Authentique Berger Transhumant
BAS NAVARRAIS



Notes explicatives :

(1) Lire les ouvrages des historiens DENDALETCHE, BARANDIARAN, RUHLEN, MORVAN,….
(2) Lire tous les ouvrages sur Verdun. Les origines ethniques des régiments coloniaux (zouaves et tirailleurs) roulent les « r » des Pyrénées gasconnes. Les basques et les Béarnais sont commandés par des caporaux charnègres (bilingues basques béarnais) mais lors du conflit, par des caporaux bilingues français basques ou français gascons. La Grande Muette (l’armée française) maintiendra cette pratique avec les Basques jusqu’en 39/45. Les Hussards de la République que furent les instituteurs finiront par inculquer le rêve de Jules Ferry à grand renfort de punition. Que les calandrètes et les ikastolas continuent leur extension…
(3) Ils ne sont ni celtes ni ibères. Ils ont un fond de culture propre, une même langue et adorent leurs divinités. Ils sont très belliqueux entre eux. La Guerre des Gaules, Jules César.
(4) La race bovine béarnaise descendante directe de bos bos aquitanus, l’auroch aquitain. Les manechs et les basco béarnaises ont gardé le profil des moutons primitifs avec leur laine longue et grossière. Qualifiées de grandes marcheuses dans les ouvrages agricoles. Une chanson en béarnais reprend dans son refrain « à chaque pas, une bouchée ».
(5) Le labri, en voie de disparition, une des plus vieilles races canines européennes. Plus « cabourut » que ses maîtres et doté d’une intelligence hors du commun, il fut même utilisé comme messager dans les tranchées de 14/18. On lui reproche son caractère impétueux et ses coups de dents, mais il fallait un sacré caractère pour faire bouger tout ce monde sur d’aussi grandes distances ! Une prairie clôturée ou une cour n’est pas assez grande pour lui. Le pottok et le navarrin (aujourd’hui disparu) possédaient les mêmes traits que les chevaux des peintures rupestres des grottes préhistoriques. Sous Bonaparte, ils furent jugés trop primitifs (pas de sang oriental). L’âne fut introduit par les romains dans nos contrés.
(6)
• Nomades : ce passé peut expliquer les garnisons de mousquetaires montées du Sud-Ouest ainsi que la diaspora vers les Amériques de ces trois ethnies : transhumance aller-retour pour certains, aller simple pour beaucoup. Basques et Béarnais ont fait la pampa sud-américaine, pour preuve : le béret du gaucho, seul cavalier éleveur des pays neufs à guider ses troupeaux (ovins ou bovins) avec des chiens comme dans nos contrées. Les chevaux sont menés en tenant le « guide » par le licol comme chez nous, et sont dressés au poteau comme ils l’étaient à l’anneau de nos cours de fermes, et la selle des gauchos n’a aucune origine espagnole : c’est un bât muni d’étriers et recouvert de plusieurs peaux de moutons (anciens cirés de nos montagnes). Quelques rares vieux gauchos parlent encore béarnais ou basque en buvant du vin à la gourde. Ma foi, on se croirait au Pays même en Patagonie !
• Fors : droits coutumiers et civiques pyrénéens écrits en latin à l’époque de l’occupation romaine. Les premières dynasties navarraises étaient couronnées en prêtant serment sur ces textes. En l’an 1000, les vicomtes de Béarn les plagièrent et renforcèrent les fors béarnais (lire l’historique des fors béarnais). Nous pouvions y lire : les pâturages et les forêts sont en indivision, femmes et hommes sont libres (pas de serfs dans les Pyrénées). Une femme a les mêmes droits qu’un homme : droit d’aînesse égal (se rappeler du costume de l’héritière ossaloise). En 1789, les droits du citoyen mysogine aboliront tous nos droits. Les fors n’existent plus de nos jours qu’en Navarre (état foral), où se trouve le plus vieux traité international européen manuscrit : la Junte de Roncal, les sans-culottes de la Révolution s’étant torchés avec les anciens écrits de l’hexagone au nom de la liberté d’expression du peuple dans le besoin.


(7) Trailhes : routes des transhumances de Gironde en béarnais.
(8) Nouste Henric pour les intimes, Henri III de Navarre qui devint Henri IV pour les Français.
(9) Il signa en 1590 les autorisations de libre circulation qui firent des chevriers béarnais, avant l’avènement du lait pasteurisé, les laitiers des grandes villes. Ils transhumaient jusque dans les cités minières de Belgique. Le dernier arrêta et se retira dans son village natal de Bedous en 1970. La chèvre pyrénéenne est en voie de disparition car jugée trop peu laitière. Drôle de remerciement après tant de vies d’enfants sauvés.
(10) Les bouviers, transporteurs de l’époque (voir les lithographies des pochettes de disques du festival de Siros et du musée béarnais), avaient obtenu sous le règne de Gaston Fébus, grâce à lui, de ne plus payer les péages dans les villes traversées du piémont pyrénéen par les routes commerciales (cami salié), du Béarn au Comté de Foix. Il fut clair qu’avec Henri IV roi de France, ils ne paieraient plus nulle part. C’est pourquoi aussi les bœufs béarnais étaient des bœufs de roulage, et que la sélection de la race Béarnaise en avait fait les attelages les plus rapides sur route.
(11) Le béret fut inventé par les bergers ossalois du Moyen-âge, et Napoléon III le baptisa « bonnet ou foulard basque », lors de ses séjours biarrots.
(12) En plus de l’écusson béarnais (où les vaches figurent avec une cloche de transhumance), une monnaie était frappée à l’effigie du bovin au Moyen-âge.
(13) Un Arrêté ministériel de 1961 commande la fusion de trois races, dont la Béarnaise, pour créer la Blonde d’Aquitaine. Un nouvel Arrêté ministériel de 1970 devient Loi et interdit la monte publique en race Béarnaise. Le nom de Béarnaise est plus justifié que celui de Blonde des Pyrénées car après l’épidémie de fièvre aphteuse dans les années 1700, cette race repartit des derniers survivants de la vallée de Barétous.
(14) Vascons : une tribu des Novempopulani qui occupait le 64 et le Sud 40. Le point commun des belles voix des chanteurs basques et béarnais ?
(15) Nom bas-navarrais, souletin, gascon et béarnais du bourdon, cloche de transhumance de brebis à la forme et au son si particuliers. Les joaldunak s’en servent parfaitement bien à chaque carnaval et dans chaque manifestation culturelle basque. Ils sont un des orchestres de l’identité musicale basque.
(16) Déclaration individuelle des mouvements des animaux obligatoire depuis 2005, auprès de l’Administration, mais aussi demandes d’autorisation par les mairies (exemple marques d’Urepel, d’Ahuski, Larruns…).
(17) Un des derniers exemples de valorisation d’un lait produit sur place sans achat extérieur d’aliment. Des plantes telles que la réglisse et le serpolet, sans grand intérêt agronomique selon les normes en vigueur, « parfument notre fromage d’altitude et garantissent sa renommée.
(18)
• Aquerros mountanos écrit par Gaston Fébus pour sa fiancée navarraise en 1360. Cela finira par un mariage entre Béarn et Navarre.
• Assemblée Nationale : ses statuts sont écrits par les fiancés de la Révolution après 1789, ils accoucheront de la Terreur.
(19) L’Etat-Providence français, après avoir payé la prime d’abattage du nuisible ours, vidé nos vallées de ses habitants, et qui paye aujourd’hui 112.000 € chaque ours réintroduit, puisse t’il en verser autant pour chaque homme ou femme qu’il réinstallera dans nos montagnes ? Ou alors, les ours chasseront les derniers transhumants de nos montagnes.







Moralité du berger (Régis Ousset) :

Dans ce monde, le plus riche est celui qui partage ses richesses, et non celui qui pille les richesses de ce monde.


Moralité du poète (Régis Ousset) :

La parole départage l’Homme de l’Animal
L’écriture le scinde de l’intelligence animale
Humour et rire apaisent son instinct animal
Garder en friche son bel esprit, est animal
Ouvre-le à la culture, adieu l’animal !

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