mardi 5 juillet 2011

Un berger…


Le bâton à la main, planté dans le sol comme un tuteur pour retenir ses mains croisées et appuyées à son sommet. S’il n’avait pas de bâton, Jean le berger que ferait-il de ses mains, ses mains de travailleur, fortes et noueuses ?
Certainement ne s’en servirait-il pas pour parler avec car, quand il est berger, il ne parle pas beaucoup, ni de la bouche, ni des yeux qu’il a cachés sous le revers de son béret.
En fait, Jean le berger s’exprime principalement sous forme d’onomatopées et de sifflements. Un tèè-tèè à l’attention de son chien ou un claquement de langue pour telle brebis qui s’éloigne du troupeau. Et tout va comme il veut.
Quel besoin aurait-il de parler lui qui vit dans le murmure du vent, qui cligne des yeux avec les étoiles, qui a appris à rouler les R en méditant avec le torrent ?

Pierre Laffitte

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